Implications théologiques de la physique de la création

samedi 19 mai 1990
par  Xavier SALLANTIN

Conférence donnée à l’Institut Catholique de Toulouse le Samedi 19 Mai 1990 à l’occasion de la journée trimestrielle de l’association des Amis de Teilhard de Chardin

En marche vers une clarté trinitaire...

C’est en marchant que le Christ explique aux pèlerins d’Emmaüs, "depuis Moise et les Prophètes", l’économie de la Rédemption. C’est en cheminant qu’est donnée à ces "esprits lents à croire"- l’intelligence de l’histoire du salut suppléant à l’indigence de leur foi. Cette nécessité de cheminer pour comprendre n’a rien d’étonnant. Le Christ ne se définit-il pas lui-même comme étant chemin ? chemin vers une vérité toute entière qui se manifeste lorsque, vers le soir, au terme du voyage, leurs yeux s’ouvrent et qu’ils le reconnaissent à la fraction du pain.

Au bout de la route, en Oméga, tout s’éclaire et les voilà qui repartent sur le champ vers Jérusalem pour transmettre à l’Église naissante ce qu’ils ont vu et compris, le cœur brûlant de cet accord profond entre leur connaissance par la foi et leur connaissance par la raison. Aller et retour hautement symboliques, aller dans la clarté du jour, demi-tour en Oméga et retour de nuit vers cette Église qui les avait laissés la veille désemparés et le "visage sombre".

Si j’évoque cet aller et retour de Jérusalem à Emmaüs, c’est qu’il me parait pleinement correspondre à la méthode teilhardienne, à sa démarche, en entendant méthode en son sens étymologique de marche que l’on suit pour arriver à un but ; but qui est en l’occurrence l’oméga de la connaissance achevée. Sur cette voie de découverte de la vérité, il nous faut inlassablement marcher, toujours aller de l’avant avec audace, et ne pas regarder en arrière comme celui qui a mis la main à la charrue. Je n’ai donc pas l’intention de revenir aujourd’hui sur ce que j’ai déjà exposé dans mon récent ouvrage quant à la quête du sens de la Création chez un certain nombre de savants contemporains. J’ai d’ailleurs reproduit dans mon livre1 deux conférences sur ce même sujet faites ici même que je ne saurais répéter. Je voudrais avancer encore, vers l’essentiel, en tentant de montrer comment cette quête du sens me semble conduire la science au cœur du mystère de la Trinité. J’ai pleine conscience de la témérité de ma démarche mais il faut oser partir en éclaireur, au risque de quelques embardées que d’autres, plus qualités, ne manqueront pas de rectifier.

Je me propose donc, dans une première partie, de faire de manière très synthétique le point de ce que la science me semble aujourd’hui pouvoir dire sur la physique de la Création, puis, dans une deuxième partie, j’examinerai quelques implications pour la Théologie de cette physique de la Création. Vous verrez que ces implications sont riches et nombreuses, aussi devrai-je me contenter d’indiquer des pistes qu’il appartient aux professionnels, tant scientifiques que théologiens, d’explorer plus avant. Je prie ces spécialistes de bien vouloir excuser les approximations d’une présentation panoramique de ce paysage de la Création dont chaque détail mériterait de longs développements. En découvrant sa structure qui me parait fondamentalement trinitaire, je prends une fois de plus le risque d’être taxé de concordisme. Au lecteur d’en juger...

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De quelques implications théologiques de la physique de la création
Edition 2020 - 13 pages

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